Écho du Woaching: au retour du désert
- François Thouret

- 24 nov.
- 3 min de lecture

Il va y avoir tellement à raconter, qu’en attendant les témoignages des participants, les photos, les vidéos, et les dates de la prochaine édition... je vais commencer par partager avec vous un témoignage de mon expérience de ces 7 jours au Pays du Sahara.
J'ai découvert le désert, enfin... ce désert-là.
Marcher dans le désert, en autonomie nomade, pendant une semaine! Pour moi, ces mots contenaient du rêve, des promesses. Un peu d'appréhension et en même temps une immense confiance en Sidahmed, notre guide, qui s'est forgée au fil des mois de préparation de ce projet.
À la sortie de l'aéroport de Zagora, deux voitures conduisent notre groupe de treize aux portes du désert, à M’Hamid el Ghizlane. Déjà, sur la route, je me sens entrer dans un pays vrai. Pas dans un lieu touristique. Un pays où les maisons ont la couleur du sable, les gens la lenteur du temps qui a le temps.
Aux portes du désert, cinq nomades et sept dromadaires nous attendent. On charge nos bagages dans les paniers, et je me retrouve ni une ni deux à marcher dans le sable fin. Mais fin. Du sable liquide. Sec. Je m'attendais à marcher dans des dunes de temps en temps. Mais non! Du premier pas au dernier, je me fonds dans le sable. Et je découvre.

Je découvre l'attention de tous les instants des nomades pour nous. Je découvre une nourriture simple et somptueuse. Dattes gourmandes, clémentines juteuses, tajines généreux, thé dans tous les moments de pause. Et le pain! Cuit dans le sable et la cendre.
Je découvre la valeur de l’eau. En même temps, je suis émerveillé de pouvoir me laver avec seulement un verre d’eau et quelques lingettes, et de me sentir propre !
Je contemple la nuit paisible, seul sur ma dune, le nez levé vers les étoiles, serein face à l’immensité et à l’éternité.
Je découvre la vie partout. Des empreintes d’animaux dans tous les coins, des oiseaux venus d’on ne sait où. Et puis une mère qui donne naissance toute seule à son bébé dromadaire au détour d'une dune.
Je découvre la reconnexion à l'instant présent amplifiée par l’absence de connectivité numérique et de toute autre présence que notre caravane. Pendant six jours. Un luxe inattendu.
En tant qu'accompagnants (avec mon frère Marc), nous avons littéralement ouvert un nouvel horizon de ce qui peut être vécu au sein d'un groupe.

C'est un projet où nous avons conscience d'introduire de nombreuses nouveautés en termes d'accompagnement.
C'est la première fois que nous partons sur un parcours que nous ne connaissons pas. Nous nous en remettons donc à notre guide Sidahmed et à son équipe de nomades, Sahraouis comme lui. Et c'est une danse permanente et très fluide avec lui pour aligner les besoins de nos ateliers de réflexion en marchant à la réalité du terrain.
C'est la première fois que des animaux font partie du groupe, et une idée a germé en nous de créer de la relation entre eux et les participants, au service de la découverte d'eux-mêmes. Je n'en dirai pas plus pour conserver la surprise aux prochains groupes, mais cette intimité avec l'animal nous a permis de repousser les frontières de la prise de conscience.
C'est la première fois que nous accompagnons un groupe aussi grand (avec des moments de partage à quatorze) et aussi longtemps. Et de fait, la plus grande diversité amplifie encore plus les échos et les éclairages entre chacun. Les participants ont dit s'être sentis très libres. L'alchimie au cœur du Woaching a une nouvelle fois fonctionné à fond. Quelque chose d’organique, de vivant qui se met en place petit à petit. Offrant à chacun une place pour s’exprimer. Créant du lien entre chacun et dans le groupe, pendant ces sept jours. Des liens durables pour la suite.
Je me suis nourri à l'âme de cet espace.

Chaque accompagnement me nourrit personnellement. Les échos et éclairages qui se produisent dans le groupe et avec les éléments me touchent aussi, bien sûr.
La puissance et la profondeur des liens qui se sont créées entre les participants, les guides, les nomades, les dromadaires, la nature et nous-mêmes, les accompagnants, m'émerveillent littéralement. Ceci est possible! Dans un espace qui, de loin, semble insignifiant. Des personnes qui prennent soin les unes des autres, qui s’écoutent et qui se respectent. En lien respectueux avec un environnement vivant et authentique. En harmonie avec la beauté pure de l'infini et du silence.
Ceci est possible.
François


![« L’imagination ! Cette qualité présente au fond de chacun de nous, qui ne sert pas seulement à faire des rédactions en classe de quatrième, mais qui sert surtout à inventer sa vie. […] L’imagination qui se travaille, en lisant, en découvrant, en apprenant, mais surtout, en nous confrontant à tout ce qui n’est pas nous, en nous mélangeant. »](https://static.wixstatic.com/media/f250d4_9395afc48a50492eb23a5ac8f61c325f~mv2.jpg/v1/fill/w_980,h_650,al_c,q_85,usm_0.66_1.00_0.01,enc_avif,quality_auto/f250d4_9395afc48a50492eb23a5ac8f61c325f~mv2.jpg)

J' ai hâte à la suite :-)